Loin d’être conceptuelle, politique, évocatrice ou provocatrice, ma démarche photographique n’est jamais le reflet de ce que je crée, mais tout juste de ce que je vois. Ou plutôt, de ce qui m’est offert à un moment précis : les lumières, les reflets, les transparences et les matières, tout échappe à mon contrôle. Ce n’est qu’un lieu où je m’invite à un moment possiblement opportun.
Et quand enfin mon hôte se dévoile, c’est avec un immense respect que j’appuie sur le déclencheur, une manière comme une autre de remercier mon « modèle ». Naïf ? Certainement pas, car il n’est pas d’artiste plus passif et désarmé que le photographe de paysage, la nature me le rappelle à chaque fois qu’elle me force à quitter les lieux. Finalement, l’art dans la capture du paysage n’est rien d’autre que la manière dont on saisit la chance qui nous est offerte…