Dans le civil, je suis professeur agrégé d’allemand, mais je crois bien être tombé dans la marmite des joies naturalistes depuis tout petit et de ne jamais avoir réussi à m’en extirper ! Les minéraux et fossiles m’ont occupé toute l’enfance et l’adolescence et m’ont conduit dans le plaisir de la recherche, mais aussi vers une esthétique : le chatoiement des couleurs et la multitude des formes. Puis des fossiles, mon intérêt a glissé progressivement vers les insectes, fossiles d’abord puis vivants ensuite, parmi lesquels les Scarabaeoidea, auxquels j’ai consacré plus de 200 travaux en 25 ans de travail.
Ma démarche photographique est néanmoins ancienne et les années d’apprentissage comme les techniques acquises sont au service d’une recherche poétique. Aristote aurait dit : «Le spectacle de la nature est toujours beau ! » Voilà un adage dont je suis intimement persuadé… Et l’appareil photographique devient le prolongement technique idéal pour fixer cette splendeur. En cette période de déclin de la biodiversité, la photo, telle que je la conçois, devient un formidable instrument pour montrer et faire découvrir des merveilles qui auraient autrement échappé à la contemplation des concitoyens.
La photo doit susciter l’émotion visuelle, parfois de l’indignation, certainement des interrogations. Dans un second temps, elle prend une dimension politique au sens littéral du terme : elle interroge un terroir et amène au questionnement de la conservation des merveilles naturelles.